Le crucifiement était, chez les Romains, une peine cruelle et infâmante réservée aux esclaves, aux déserteurs, aux brigands et aux révoltés. Pour les Juifs, ce châtiment était une véritable ignominie dénoncée par le Deuteronome: «maudit soit qui est pendu au bois». Une fois arrivés sur le lieu du supplice, les condamnés étaient déshabillés et encloués sur la croix entièrement nus: «le Christ est dépouillé de ses vêtement» - in Les Évangiles. Cucifié nu, Jésus, exempt du péché originel, exhibe une sane nuditas, nudité pure, humaine mais sans vice, qui témoigne de l'assomption de la chair aux fins d'une procréation toute spirituelle, cette ostentatio genitalium intervenant comme garante de l'humanation de Dieu, signe de sa mortalité et annonce de la Passion. Contrairement à l'imagerie traditionnelle qui place les clous dans la paume de la main, les bourreaux, chargés d'exécuter la sentence avec dextérité et efficacité, enclouaient le supplicié au milieu des poignets, très précisément à l'endroit appelé espace de Destot. Entre autres affres encourues, l'asphyxie résultant des crampes des muscles respiratoires entrainait le gonflement de la partie basse de l'abdomen. Jésus crucifié est habituellement montré en position dolens (souffrant), le corps tombant, ventre proéminent, les bras plus ou moins étendus, la tête penchée vers la droite, les pieds croisés. Est apparente, sur son flanc droit, la blessure occasionnée par le coup de lance, lonché en grec, du centurion Longinus, pour s'assurer de sa mort: «un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau» - in Évangile selon Jean. Les plaies des deux mains, des deux pieds et celle du flanc droit constituent les cinq plaies du Christ, quinquevulnera. Dans la théologie chrétienne, l'expression «Sang du Christ» fait référence au sang échappé de ses blessures, notamment lors de sa circoncision et de sa crucifixion.